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Jeudi 12 novembre 2015 – Cité internationale universitaire de Paris
Argumentaire
S’il est une évolution majeure dans le secteur de l’action sociale et médico-sociale, c’est bien l’émergence de la figure des « usagers » - une appellation d’ailleurs débattue. Non seulement, tout un mouvement législatif et réglementaire depuis la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale reconnaît leur droit à la participation, mais les personnes concernées entendent bien aussi faire valoir leur expertise et s’organisent en ce sens. Pourtant, malgré ces évolutions, l’action sociale reste encore largement assistancielle et enfermée dans une logique de dispositifs.
Comment dès lors inventer des pratiques d’intervention sociale plus démocratiques, qui ne s’attachent pas aux défaillances supposées des personnes accompagnées mais à leurs ressources et à leurs aspirations ? Comment penser la participation des « usagers » dans une dimension non pas instrumentale et technique, mais politique ?
Cet enjeu invite à un changement de posture radical du travail social. Il interroge en premier lieu la formation initiale et continue des professionnels, mais aussi l’organisation des services et la coordination des interventions à l’échelle du territoire. C’est à tous les échelons de l’action sociale qu’il faut diffuser une « culture participative ».
Alors que le gouvernement prépare un plan d’action pour la reconnaissance et la valorisation du travail social pour l’automne, ce colloque, organisé à l’occasion des 60 ans des Actualités sociales hebdomadaires (ASH), vise à examiner les pistes de rénovation des pratiques en croisant des analyses d’experts et des initiatives de terrain initiées par des formateurs, des élus, des usagers, des travailleurs sociaux et/ou des associations.
Programme
. 9h00 - 9h30 : Accueil des participants, visites des stands partenaires.
. 9h30 - 9h45 : Discours d’accueil – Céline Gargoly, rédactrice en chef des ASH.
. 9h45 - 10h15 : Propos introductifs
Julien Damon, professeur associé à Sciences Po : « « L’usager au centre », usages et portée d’une rhétorique centrale ».
. 10 h 15 - 11 h 30 : Première table ronde
Quand les « usagers » deviennent formateurs …
La formation initiale et continue est un des leviers incontournables pour diffuser une « culture participative » dans le travail social. Un certain nombre d’initiatives envisagent ainsi de faire participer les « usagers » à la construction de modules de formation afin d’enrichir les savoirs transmis des savoirs d’expérience.
- Régis Sécher, directeur du service régional de formation continue de l’ARIFTS (Association régionale des institut de formation en travail social) Pays de la Loire, qui organise depuis de nombreuses années des co-formations avec ATD Quart-Monde.
- Frédéric Subbiotto, volontaire permanent d’ATD Quart-Monde, membre de l'équipe des Ateliers du croisement des savoirs, qui mettent en place des co-formations avec des centres de formation et des institutions du secteur social.
-Patrice Calmo, consultant spécialisé dans le renforcement du pouvoir d’agir des usagers, qui participe à l’accompagnement d’une « Université populaire de parents » dans le cadre d’un projet de co-construction d’un module de formation au bénéfice d’étudiants de l’IREIS (Institut régional européen des métiers de l’intervention sociale) de la Ravoire (Rhône-Alpes).
Animation : Jérôme Vachon, rédacteur en chef technique des ASH.
. 11h 30- 11h45 : Pause
. 11h45 –13h00 : Deuxième table ronde.
Développement social et travail social collectif : comment agir ensemble à l’échelle du territoire ?
Le développement social et le travail social collectif permettent de dépasser les problématiques individuelles des personnes accompagnées et de leur redonner du pouvoir d’agir en tenant compte de leur environnement. Reste à lever les freins liés à la formation initiale et continue des travailleurs sociaux et des cadres, mais aussi à la gouvernance des institutions et des politiques de solidarité afin de créer une dynamique territoriale.
- Roland Giraud, directeur du pôle « solidarités » au département du Pas-de-Calais, Président de l'Andass (Association nationale des directeurs d'action sociale et de santé des conseils départementaux) et coanimateur du groupe de travail « Développement social et travail social collectif » des « états généraux du travail social ».
- Didier Dubasque, président du groupe de travail du CSTS (Conseil supérieur du travail social) sur le travail social d’intérêt collectif (2009), ancien président de l’ANAS (Association nationale des assistants de service social) et responsable d’une unité territoriale au conseil départemental de Loire-Atlantique.
- Bernard Heckel et Pierre-Jean Andrieu, coordinateurs du « Séminaire pour la promotion de l’intervention sociale communautaire ». Composé de professionnels du travail social, de formateurs, d’universitaires, de responsables d’institutions, ce collectif a engagé une recherche action sur les interventions sociales communautaires mises en place sur huit sites.
- Jérôme Wenz, chef de projet Aforis (Association pour la formation et la recherche en intervention sociale) en Bretagne, vice-président du Comité régional du travail social de Bretagne, qui a constitué un groupe de travail composé des représentants des conseils départementaux, d’organismes de formation, d’usagers et d’associations de la région afin de réfléchir aux évolutions des formations sociales.
Animation : Isabelle Sarazin, rédactrice en chef adjointe des ASH.
. 13 h 00 – 14 h 30 : Déjeuner
. 14h30-15h50 : Troisième table ronde
Coordonner les interventions autour de l’usager : faut-il un référent de parcours ?
Le cloisonnement des dispositifs entraîne un morcellement de l’accompagnement des personnes et une difficulté pour les professionnels à coordonner leurs actions. Comment assurer la cohérence des interventions dans le cadre d’un accompagnement global et partagé ? Faut-il instituer un référent de parcours, voire créer un métier de coordinateur, qui organiserait le travail en réseau des professionnels ?
- Marion Leroux, directrice générale adjointe en charge de la solidarité au conseil départemental du Val-d'Oise, vice-présidente de l'Andass (Association nationale des directeurs d'action sociale et de santé des conseils départementaux) et copilote du groupe de travail « Coordination interinstitutionnelle entre acteurs » des « états généraux du travail social ».
- Cédric Mametz, président de l’association nationale « Nous aussi », qui représente les personnes handicapées intellectuelles (plus de 500 adhérents).
- Fabienne Quiriau, directrice générale de la CNAPE (Convention nationale des associations de protection de l’enfant) et Carole Amistani, responsable de formation à l’Andesi (Association nationale des cadres du social) chargée du projet de formation supérieure « Coordonnateur de parcours et de projet », qui mènent une réflexion commune sur l’émergence d’un coordinateur (fonction ou métier ?) avec une formation spécifique.
- Jean-Yves Barreyre, directeur du CREAI (Centre régional d'études, d'animation et d'information en faveur des personnes en situation de vulnérabilité) d’Ile-de-France et du Cédias (Centre d'études, de documentation et d'action sociale)–Musée social, qui participe à la mise en place d’un dispositif intégré de coordination dans le champ du handicap à partir de l’expérience menée dans le cadre des MAIA (maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer).
. Pause : 15h50 – 16h10
. Quatrième table ronde : 16h10 – 17 h30
Entrer « en résonance » avec les usagers : discours démagogique ou pas ?
Le rapport du CSTS (Conseil supérieur du travail social) « Refonder le rapport aux personnes - « Merci de ne plus nous appeler usagers » » invite à refonder le rapport aux personnes accompagnées en invitant à « entrer en résonnance » avec elles. Ce discours n’est-il pas déconnecté de la complexité des relations « usagers »-travailleurs sociaux et de l’hétérogénéité des publics accueillis ?
- Marcel Jaeger, titulaire de la chaire de travail social et d’intervention sociale du CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) et responsable du rapport du CSTS (Conseil supérieur du travail social) « Refonder le rapport aux personnes – « Merci de ne plus nous appeler usagers » ».
- Roland Janvier, co-président du GNDA (Groupement national des directeurs généraux d’associations), directeur général de la Fondation Massé-Trévidy (Finistère), auteur de l’ouvrage : « Vous avez dit « usager » ? Le rapport d’usage en action sociale » (ESF Editeur).
- Nicolas Boigeaud, directeur de l’ADIASEAA (Association départementale de l’Indre pour l’accueil et la sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes), qui favorise la parole des enfants accueillis et des parents.
- Raoul Dubois, délégué au CCRPA (Conseil consultatif régional des personnes accueillies/accompagnées) du Nord-Pas-de-Calais.
Animation des tables rondes de l’après-midi : Isabelle Sarazin.
17h30-18 h : Discours de clôture de Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion (pressentie).
18h-19h00 : Cérémonie de remise des « Trophées des lecteurs des ASH ».
19h00-22h00 : Soirée anniversaire des ASH avec cocktail dînatoire.