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Devenir parent est, pour tout un chacun, une expérience bouleversante synonyme de transformations tant sur le plan physiologique que psychique, identitaire, relationnel, social, matériel... Pour les personnes les plus vulnérables, le chemin de la parentalité s’avère cependant particulièrement semé d’embûches et d’incertitudes. Comment dès lors les soutenir, le plus précocement possible et en tenant compte de leurs fragilités, de leur histoire personnelle, de leur environnement, mais aussi de leurs forces ?
Editorial
Editorial
Devenir parent est une expérience profondément bouleversante, une aventure complexe qui change à jamais ceux qui la vivent. Qu’elle soit désirée ou inattendue, idéalisée ou appréhendée, l’arrivée d’un enfant représente en effet un tournant majeur dans la vie d’un individu, s’accompagnant de transformations tant sur le plan physiologique que psychique, identitaire, relationnel, social, matériel...
Mais si cette expérience est toujours synonyme de grand chamboulement, tout le monde ne part pas muni des mêmes ressources sur le chemin de la parentalité. Pour les personnes les plus vulnérables, celui-ci peut en effet être particulièrement semé d’embûches et d’incertitudes. Il est dès lors essentiel de les soutenir tout au long de ce parcours et le plus précocement possible, en tenant compte de leurs fragilités, de leur histoire personnelle, de leur environnement, mais aussi de leurs forces.
Ce dossier pointe à cet égard la formidable opportunité que peut représenter la grossesse pour (re)mobiliser les mères autour de leur santé, mais aussi plus largement les parents autour des différents aspects de leur vie et de leurs problématiques diverses. D’où l’importance pour les acteurs du monde obstétrical de porter attention à ces vulnérabilités et, indissociablement, au travail en réseau avec les intervenants psychosociaux.
Les contributeurs soulignent également le manque d’attention portée à la période post-partum, cruciale pour le développement de l’identité parentale et des liens parents-bébé. Après la naissance, toute l’attention tend en effet à se tourner vers ce petit être fragile, laissant alors de côté le vécu et le bien-être des parents. Le post-partum est pourtant une période de grande vulnérabilité, à commencer pour les mères... Bouleversements hormonaux, nouvelles responsabilités angoissantes, manque de sommeil, isolement, culpabilité, doutes sur ses capacités parentales, traumatismes enfouis réveillés par l’accouchement, dynamique de couple bousculée, violences intrafamiliales amplifiées... la souffrance parentale dans cette période postnatale peut prendre de multiples visages et se veut beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. À titre d’exemple, souvent ignorée ou minimisée, la dépression post-partum toucherait plus de 15 % des mères.
Les services mis en lumière dans ce dossier, s’adressant à des publics plus ou moins spécifiques (parents précaires et isolés, atteints de troubles psychiatriques, migrants, mineurs, incarcérés, etc.), ont à cet égard bien compris que pour assurer les soins et la sécurité de l’enfant et soutenir les liens parents-bébé, il faut indissociablement prendre soin des parents eux-mêmes.
Le vécu de la parentalité ne dépend cependant pas que des individus, c’est aussi une question de société. Ainsi, ce dossier s’intéresse également aux normes et aux représentations sociales qui entourent les concepts de maternité et de paternité. Dans une société encore très attachée aux stéréotypes de genre qui perpétuent les rôles traditionnels, les injonctions normatives viennent largement interférer avec les vécus individuels. Repenser la place et le rôle du père et de la mère dans un contexte moins inégalitaire est une responsabilité qui incombe aux acteurs du monde obstétrical et de la petite enfance, comme au reste de la société...
Romain Lecomte & Justine Aerts
A retrouver ici
Mais si cette expérience est toujours synonyme de grand chamboulement, tout le monde ne part pas muni des mêmes ressources sur le chemin de la parentalité. Pour les personnes les plus vulnérables, celui-ci peut en effet être particulièrement semé d’embûches et d’incertitudes. Il est dès lors essentiel de les soutenir tout au long de ce parcours et le plus précocement possible, en tenant compte de leurs fragilités, de leur histoire personnelle, de leur environnement, mais aussi de leurs forces.
Ce dossier pointe à cet égard la formidable opportunité que peut représenter la grossesse pour (re)mobiliser les mères autour de leur santé, mais aussi plus largement les parents autour des différents aspects de leur vie et de leurs problématiques diverses. D’où l’importance pour les acteurs du monde obstétrical de porter attention à ces vulnérabilités et, indissociablement, au travail en réseau avec les intervenants psychosociaux.
Les contributeurs soulignent également le manque d’attention portée à la période post-partum, cruciale pour le développement de l’identité parentale et des liens parents-bébé. Après la naissance, toute l’attention tend en effet à se tourner vers ce petit être fragile, laissant alors de côté le vécu et le bien-être des parents. Le post-partum est pourtant une période de grande vulnérabilité, à commencer pour les mères... Bouleversements hormonaux, nouvelles responsabilités angoissantes, manque de sommeil, isolement, culpabilité, doutes sur ses capacités parentales, traumatismes enfouis réveillés par l’accouchement, dynamique de couple bousculée, violences intrafamiliales amplifiées... la souffrance parentale dans cette période postnatale peut prendre de multiples visages et se veut beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. À titre d’exemple, souvent ignorée ou minimisée, la dépression post-partum toucherait plus de 15 % des mères.
Les services mis en lumière dans ce dossier, s’adressant à des publics plus ou moins spécifiques (parents précaires et isolés, atteints de troubles psychiatriques, migrants, mineurs, incarcérés, etc.), ont à cet égard bien compris que pour assurer les soins et la sécurité de l’enfant et soutenir les liens parents-bébé, il faut indissociablement prendre soin des parents eux-mêmes.
Le vécu de la parentalité ne dépend cependant pas que des individus, c’est aussi une question de société. Ainsi, ce dossier s’intéresse également aux normes et aux représentations sociales qui entourent les concepts de maternité et de paternité. Dans une société encore très attachée aux stéréotypes de genre qui perpétuent les rôles traditionnels, les injonctions normatives viennent largement interférer avec les vécus individuels. Repenser la place et le rôle du père et de la mère dans un contexte moins inégalitaire est une responsabilité qui incombe aux acteurs du monde obstétrical et de la petite enfance, comme au reste de la société...
Romain Lecomte & Justine Aerts
A retrouver ici