Présentation du sommaire du numéro 288 de la revue, du résumé du numéro, de l'éditorial ainsi que de l'article d'Émilie Salvat intitulé « Argent et travail social : les dimensions sociales et culturelles de l’argent ».
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Numéro coordonné par Marie-Geneviève MOUNIER et Christine WINDSTRUP
Les aides financières sont multiples et questionnent l’assistant·e de service social sur leur place dans ses missions, en particulier au regard de l’accompagnement.
Ce numéro essaye de cerner les paradoxes de ces aides et du travail social.
La première partie expose le cadre juridique de ces aides, légales, extralégales, mais aussi celui des aides facultatives et des secours. Les aides en protection de l’enfance ont une certaine spécificité. La protection sociale et les aides sont le ref let d’une politique sociale, en France mais également à l’étranger. Elles sont en lien avec les cultures, les normes sociales. Les associations, par leur financement, complètent ou se substituent aux acteurs publics – un exemple d’une grande association est donné.
La seconde partie témoigne de ces paradoxes en particulier en polyvalence de secteur, mais aussi dans le secteur de l’insertion, de l’éducation, de la prévoyance. L’assistant·e de service social, le travailleur social, est à la jonction des différentes temporalités. Il ou elle est également à la jonction de l’usager et de l’institution. Comment permettre à l’usager de garder ou de se réapproprier son autonomie, sa place dans la société ? Cette question suscite une réf lexion, aussi bien en France qu’en Suisse ou au Sénégal, sur l’action du travailleur social, ainsi que sur le regard que les institutions portent sur lui.
Editeur : Association Nationale des Assistants de Service Social
ISSN : 0297-0376
ISBN : 978-2-491063-15-3
Face à la précarité et aux problèmes financiers rencontrés par une partie de la population, on peut noter, depuis plusieurs années, une multiplication et un enchevêtrement de mesures d’assistance financière octroyées par des organismes publics et privés pour compenser les carences du système de la protection sociale ou l’insuffisance des aides légales. Les professionnels sont de plus en plus submergés par les demandes d’aides financières, au détriment d’une disponibilité d’un travail social d’accompagnement, de conseil et d’orientation. L’évolution du système de la protection sociale engendre des questionnements sur la pratique et le sens du travail social.
La première partie de ce numéro montre que les demandes d’aides financières sont loin d’être un élément anodin, car elles renvoient au concept de l’argent vu sur le plan sociologique, qui est propre à chacun selon sa culture et son éducation. Dans un second temps, l’approche du cadre juridique avec les différents acteurs et institutions traduit la complexité du système des aides financières. Il est illustré par un exemple des aides financières légales : celui de l’aide sociale à l’enfance, qui est peu connu du public et qui semble laisser libre administration aux collectivités départementales avec une absence de clarté et d’homogénéité. Les associations caritatives jouent aussi un rôle important dans les secours privés afin de parer à l’urgence, de toucher un nouveau public et d’être à l’écoute, mais elles s’interrogent sur l’insuffisance des moyens de lutte contre la pauvreté et sur la façon de mieux accompagner les personnes.
La seconde partie de ce numéro reflète des témoignages de professionnels du service social confrontés à la pratique des aides financières. Ils se questionnent sur leur rôle dans l’instruction des aides financières, sur la façon de se positionner face aux finalités et aux enjeux de l’administration. D’un côté, l’aide financière semble avoir toute sa place dans le travail social, comme en témoignent des travailleurs sociaux d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) qui montrent que l’aide financière dépasse la seule considération pécuniaire, car il existe un travail éducatif, d’intégration et d’émancipation. Dans un autre exemple, l’assistante sociale met en valeur tout le travail social d’évaluation de la demande d’aide. D’un autre côté, face aux méandres administratifs, à la complexité des aides, à un système de protection sociale en déperdition, à une augmentation des instructions de demandes d’aides, les professionnels s’interrogent sur l’évaluation, ainsi que sur leur positionnement, leur rôle et leur éthique. Comment être plus disponible pour accompagner, conseiller, orienter, travailler en pluridisciplinarité et en partenariat ? Qu’est-ce qui relève de l’administration et du travail social ? Nous constatons que ces questionnements se posent également dans d’autres pays, par exemple en Suisse, où le travailleur social administre les demandes d’aides financières, une tâche pouvant être perçue comme noble ou dévalorisante, ou encore au Sénégal, où les écarts se creusent en matière d’inégalités.
Marie-Geneviève Mounier et Christine Windstrup
ABSTRACTS
Financial aids are multiples and question the social worker about her or his missions particularly regarding follow up.
This issue attempts to identify the paradoxes of these aids and social work.
The first part sets up the legal framework for the legal, extra legal, emergency and optional financial aids. Financial aids in child protection have certain specificity. Child protection and aids are the reflection of a social policy in France but also abroad, they are linked to cultures and social norms. Associations use their fundings to complete or replace interventions of public actors, an example is given to a large association.
The second part witnesses the paradoxes in particular in welfare, education and in facility for integration. The social worker is at the junction of different temporality, and also at the junction of the user and the institution.
How to allow the user to keep or reclaim his autonomy, his place in the society? Question which leads to a reflection as well in France as in Switzerland or in Senegal on the action of social work and the view of institutions on social work.
Sommaire
DOSSIER - AIDES FINANCIÈRES : QUELS PARADOXES POUR LE TRAVAIL SOCIAL ?
- Éditorial
Marie-Geneviève Mounier et Christine Windstrup
PREMIÈRE PARTIE - LES AIDES FINANCIÈRES : UN SYSTÈME COMPLEXE
- Argent et travail social : les dimensions sociales et culturelles de l’argent
Émilie Salvat
- Les aides financières : un questionnement pour les assistant·e·s de service social
Marie-Geneviève Mounier
- Les aides financières de l’aide sociale à l’enfance : droit ou bon vouloir ?
Christophe Daadouch
- Quelles sources de financement pour des associations/organisations non gouvernementales, et quelles obligations ?
Léon Dujardin
- Des aides financières et matérielles pour servir la fraternité
Delphine Bonjour et Claude Bobey
DEUXIÈME PARTIE - LES AIDES FINANCIÈRES : UN QUESTIONNEMENT POUR LE TRAVAIL SOCIAL
- Les aides financières : réflexions sur les dispositifs et les positionnements professionnels
Fred Latajo et Rose Desheureux
- Ne faut-il pas instruire des demandes d’aides financières en travail social comme dans certains pays anglo-saxons ?
Christine Windstrup
- L’aide financière : l’autonomie à l’épreuve des droits ?
Sylvère Cala et Didier Bertrand
- L’aide financière : une pratique
Olga
- Aides financières en travail social
Véréna Keller
- Aides publiques face aux situations de précarité au Sénégal
Doudou Faye
COMMUNICATIONS
- Intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC), la parole aux personnes accompagnées
Sylvie Kowalczuk
- L’assistante de service social révèle notre handicap
Vincent-Sosthène Fouda-Essomba
- Travailleurs sociaux au Sénégal : professionnels engagés au quotidien pour la bonne cause, professionnels toujours mal compris
Abdoulaye Mamadou Mbow
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