Présentation du sommaire du numéro 289 de la revue, du résumé du numéro, de l'éditorial ainsi que de l'article d'Alexiane Liaud intitulé « La bientraitance par le prisme de la participation dans le secteur de l’urgence sociale ».
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Numéro coordonné par Sabah CHAHBOUNI et Marie-Geneviève MOUNIER
Maltraitance-bientraitance, un couple de paradigmes pour les professionnels du travail social qui s’interrogent sur ces concepts.
Ce numéro tente de questionner ce couple de paradigmes à travers les réflexions et les pratiques des professionnels, ainsi que son impact sur le quotidien des travailleurs sociaux et des publics accompagnés.
La première partie s’appuie sur Foucault, Levinas, Durkheim, soulignant la vulnérabilité humaine mise à nu, la place des affects et de l’éthique, ce qui pose question quant à l’éthique de la vulnérabilité et du care, des sujets de réflexion et d’amélioration méthodologique. Une définition légale de la maltraitance est donnée, ce qui n’est pas le cas de la bientraitance. Les pouvoirs publics incarnent les politiques sociales qui présentent des limites selon une logique catégorielle. Les politiques sociales d’assistance, de solidarité, de type welfare, glissent vers des politiques de type workfare, dites « d’activation ».
La deuxième partie, par des exemples et des témoignages, illustre la complexité de l’accompagnement, dans le cadre de la protection de l’enfance, des personnes âgées. Elle souligne l’intérêt de l’écoute active, de la prise de risque, de la responsabilisation des usagers qui demeurent, dans la mesure du possible, coauteurs de l’intervention. Certains professionnels sont critiques sur les moyens mis à leur disposition, malgré leur enthousiasme à exercer leur métier. Un exemple canadien met en lumière le travail communautaire, ainsi que la lutte contre les discriminations et le racisme.
Editeur : Association Nationale des Assistants de Service Social
ISSN : 0297-0376
ISBN : 978-2-491063-16-0
Invisibles et insidieux, les actes de maltraitance peuvent surgir dans le cadre des relations et des interactions entre parent-enfant, aidant-aidé… Ils peuvent se nourrir des liens et se développer dans les interstices de l’intimité de la relation de confiance, voire de dépendance, dans le milieu familial ou dans le cadre institutionnel.
Si la bientraitance relève d’un art de l’accompagnement, du soin et de l’assistance des personnes en situation de fragilité, voire de vulnérabilité, elle place la personne sous la responsabilité et le pouvoir du parent, de l’aidant (familial ou professionnel) qui a la charge d’accomplir les actes relatifs à la sphère de l’éducation et de l’aide (médicale, affective, matérielle, institutionnelle…).
La bientraitance fait appel à une posture éthique, et peut s’inscrire dans une philosophie d’action dans le sens de l’intervention sociale à la fois du côté des politiques qui instaurent des lois, et du côté des professionnels qui mettent en œuvre ces orientations politiques.
L’augmentation des situations de précarité et de fragilité sociale doublée par une montée des incertitudes met en relief la place prépondérante qu’occupe la relation d’aide dans la prise en charge et l’accompagnement des plus fragiles, ainsi que les manières dont les aides sont mises en œuvre.
Le présent numéro rassemble des auteurs d’horizons divers d’ici (France) et d’ailleurs (Canada). La diversité de son contenu témoigne de l’universalité et de la pluralité des entrées pour aborder cette thématique qui nous traverse tous en tant qu’individus susceptibles de se trouver concernés, directement ou indirectement, par la maltraitance ou la bientraitance.
Afin de rendre compte de cette complexité, le sujet est abordé par le prisme de différentes entrées : philosophique, juridique, politique et pratique.
La première partie pose un socle théorique autour de la bientraitance et de la maltraitance. Les repères juridiques apportent un éclairage sur l’évolution de ces concepts, tout en précisant que le traitement est parcellaire. L’approche philosophique de la thématique renvoie à l’homme sa propre vulnérabilité, et interroge sur les aspirations d’une bientraitance fondée sur l’éthique du care.
Aussi improbable que cela puisse paraître, les politiques sociales peuvent se montrer maltraitantes, ou du moins peu bientraitantes. L’évolution des politiques d’assistance sociale vers des politiques d’activation, de responsabilisation, voire de culpabilisation, des personnes bénéficiaires des dispositifs sociaux reflète cette réalité.
Par ailleurs, le recours à la démarche participative comme pratique professionnelle pourrait aider les professionnels à favoriser l’émancipation des plus vulnérables et garantir une pratique professionnelle bientraitante.
La seconde partie donne à voir des bribes de la réalité du quotidien des professionnels. Ces derniers interviennent malgré une tension latente entre leurs aspirations et les réalités du terrain. Ils innovent et proposent des solutions directes ou indirectes afin de réduire les risques de maltraitance et de promouvoir la bientraitance.
Qu’il s’agisse du champ de la protection de l’enfance, de la personne en situation de handicap ou des personnes âgées, la vulnérabilité étant au fondement de leur travail, ces professionnels s’interrogent en permanence sur leurs pratiques. La préoccupation du travailleur social, du manager ou du bénévole reste la même : concilier les contraintes organisationnelles avec les convictions déontologiques et l’éthique professionnelle, innover, et mobiliser les différents leviers pour pouvoir naviguer à travers la complexité du système et la réalité des pratiques qui placent les professionnels dans des postures flirtant entre la bientraitance et la maltraitance.
Sabah CHAHBOUNI et Marie-Geneviève MOUNIER
ABSTRACTS
Well treatment – mistreatment: think or act?
Mistreatment, well treatment, a pair of paradigms, social professionals wonder about these
concepts. This issue attempts to question the pair of these paradigms through reflections, practice, the impact of social workers’ work and the users.
The first part is based on Foucault, Levinas, Durkheim, by emphasizing human vulnerability, the affects and ethics. Which raises the question about the ethics of vulnerability, the ethics of care that are subjected for reflection and methodological improvement. A legal definition of mistreatment is given, which is not the case of well treatment. Public authorities embody social policies that have limits according to a categorical logic. The policies of social assistance, solidarity, welfare are shifting owards workfare, known as activation policies.
2nd part illustrates with examples, testimonials by emphasizing the complexity of support in the context of child protection, and elderly … and the interest of active listening, taking the risk, the responsibility of the users as far as possible, the user of co-author of the intervention.
Some professionals are critical of the means made available to them despite their enthusiasm for the profession. An Example from Canada shows the community work, the fight against discrimination and racism.
Sommaire
DOSSIER - BIENTRAITANCE-MALTRAITANCE
- Éditorial
Sabah Chahbouni et Marie-Geneviève Mounier
PREMIÈRE PARTIE - LA COMPLEXITÉ DE PENSER LA BIENTRAITANCE ET LA MALTRAITANCE
- De la maltraitance à la bientraitance : l’homme vulnérable
Grégory Darbadie
- Cadre juridique relatif à la maltraitance-bientraitance à compléter : quelques exemples
Marie-Geneviève Mounier
- Les politiques d’assistance sociale peuvent-elles être maltraitantes ?
Sabah Chahbouni
- Penser une éthique de la vulnérabilité auprès des personnes polyhandicapées
Véronique Rousset
- La bientraitance par le prisme de la participation dans le secteur de l’urgence sociale
Alexiane Liaud
DEUXIÈME PARTIE - LA PLACE DES PERSONNES ACCOMPAGNÉES DANS LA CONSTRUCTION D’UNE INTERVENTION BIENTRAITANTE
- La création des « espaces de bienveillance » auprès des mères noires pour une guérison collective : l’exemple du projet pilote par « Hoodstop les violences sexuelles » et les « Supers Voisines »
Julie Quyhn Nhi Tran et Fatima Gabriela Salazar Gomez
- La bientraitance en établissement pour personnes âgées : le bénévolat, un plus
Sœur Marie-Christine
- L’écoute, un facteur clé au sein de la Résidence Autonomie
Nadège Silbande
- La maltraitance intrafamiliale sur enfants, une réalité complexe à appréhender pour les travailleurs sociaux
Claire Gué
- Quand la bientraitance flirte avec la maltraitance : quelques réflexions personnelles, professionnelles…
Eva Berneau et Fanny Cellier
COMMUNICATIONS
- La bicyclette, un atout précieux pour l’assistante sociale pendant l’Occupation
Isabelle Vaha
VIE DE L’ANAS
- Déclaration de l’ANAS du 8 février 2023 - Positions et réflexions de la commission santé de l’ANAS pour contribution à l’avis du CNLE : Complémentaire Santé Solidaire (CSS)
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