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Bonjour , pourquoi cette rencontre aujourd’hui à l’ANAS ?
Nous travaillons avec l’ANAS D’abord parce que c’est l’association historique qui est membre de la FITS depuis sa naissance en 1956. D’ailleurs la présidente de la FITS était à l’origine issue de l’ANAS. En outre c’est une structure fiable, qui dure dans le temps et qui produit un travail de réflexion de longue haleine. Et puis je vous rappelle que la FITS n’est pas une association anglophone uniquement. Le monde francophone a beaucoup fait pour le travail social, en France bien sûr mais aussi au Québec, sans oublier les pays d’Afrique.
Nous recherchons aujourd’hui des candidats pour représenter les travailleurs sociaux aux Nations Unies à Genève et au Conseil de l’Europe.
Justement, vous dites que vous travaillez plutôt avec l’ONU qu’avec l’Union européenne…
C’est tout simplement parce que l’ONU est une organisation mondiale et notre vocation est de représenter les travailleurs sociaux sur toute la planète. Nous avons des associations membres en Asie, en Amérique, sans oublier l’Australie, pays où qui accueillera notre prochain congrès international à Adélaide en Octobre 2004. Nous travaillons aussi avec l’ONU qui investit dans de nombreux programmes de développement social et de promotion des droits humains. Nous travaillons par exemple avec l’ONU sur la place des réfugiés dans le monde et les déplacements de population…
Alors justement aujourd’hui quelle est votre analyse sur l’évolution de la question sociale ?
Sachez d’abord que tous les systèmes de protection sociale sont actuellement sous pression dans la quasi totalité des pays développés. Les travailleurs sociaux sont en première ligne et il est leur est demandé de mettre en œuvre des mesures qui accompagnent cette évolution. Les professionnels sont en difficulté et cela est du aux choix et aux orientations liées à la globalisation. Nous faisons face à des évolutions qui touchent la société civile. La question est de savoir si la société civile est un village ou un marché. Ce sont les 2 modèles qui s’opposent. Les valeurs du village sont le partage des ressources, la solidarité humaine et la dimension collective. Le marché favorise l’individualisme, réduit l’homme à un consommateur de produits et de services. Enfin le marché est aussi une course au profit qui ne profite pas à tous loin de là…
Vous êtes plutôt proche des alter mondialistes à la FITS ?.
Nous critiquons une large part de la globalisation (mondialisation) pour autant tout n’est pas négatif. Ainsi l’utilisation des nouvelles technologies qui permet aux hommes de tisser de nouveaux liens est intéressante,. La globalisation est faite par les hommes. Les choix qui sont fait ne sont pas une fatalité.
A votre avis que doivent faire les travailleurs sociaux ?
Les professionnels sont face à un défi. Ils doivent être capables de communiquer leurs savoirs. Nous avons connaissance de la réalité vécue par la population mais nous ne savons pas bien transmettre son vécu notamment en direction de la classe politique, des médias et du public en général. En fait, il faut influencer sur le développement de la société en partageant ce que nous savons.
Il nous faut travailler sur les valeurs fondamentales du travail social. Ainsi par exemple prenons le travail d’un assistant social dans le 8ème arrondissement de Paris ou dans un village africain. Bien sûr les travailleurs sociaux interviendront de façons différentes selon les lieux. Ils interviennent dans des contextes très différents, mais au final ils font la même chose. Il s’agit de travailler auprès de la population et des personnes afin qu’elles puissent diriger leurs propres vies. Leur rappeler que leurs valeurs sont respectables et qu’ils sont capables de faire quelque chose de leur vie malgré des contextes parfois très difficiles.
Donc pour vous il s’agit de travailler aussi sur les valeurs…
Il faut dire que ces valeurs sont attaquées par l’individualisme montant dans la société. Cela traverse tous les pays du nord au sud. Les valeurs de la communauté sont dépréciées au point que de nombreuses personnes n’ont plus conscience de tout ce qu'elles peuvent apporter. Nous devons aider à une prise de conscience que nous partageons la planète avec les autres. Cela se décline .dans de multiples directions. Il y a le partage des ressources au plan économique bien sûr mais il y a aussi l’accès au savoir, l’accès aux besoins vitaux : se nourrir, se loger, disposer de l’eau nécessaire…
A votre avis les sociétés évoluent-elles globalement de façon positive ?
On ne peut répondre de façon simple à cette question. Si l’on compare l’état des sociétés aujourd’hui comparativement au début du siècle dernier on constate qu’il y a moins de pauvreté, elles sont globalement moins autoritaires, il existe un meilleur niveau d’éducation et de soins mais pour autant en creux l’individualisme se développe de façon très importante. Nous avons moins de liens intergénérationnels mais aussi de proximité. Le sentiment d’appartenance à la communauté "d'humains" est plus faible notamment à l’égard de ceux qui nous sont différents.
Quels sont vos principaux objectifs pour l’avenir de la FITS ?
Nous voulons travailler sur les questions fondamentales sur le noyau, l’essence même du travail social. Cela s’est d’ailleurs traduit par l’adoption en 2002 d’une définition internationale du travail social
Nous travaillons actuellement à la création de normes internationales de qualité pour l'éducation et la formation en travail social
Enfin nous avons également travaillé des documents sur l’éthique et la déontologie dont doivent nécessairement se doter toutes les organisations de travailleurs sociaux sur la planète
Vos prochains rendez-vous ?
Ce sera à Adélaide en Australie du 2 au 6 Octobre 2004. Thème de la Conférence s'intitule "Le travail social dans sa globalité : Reconstruire une société civile" en effet Dans le contexte des transformations globales qui affectent nos institutions sociales, nos économies et les technologies actuelles, c'est un thème qui vise à la fois à défier et à soutenir la profession de travailleur social, pour entraîner un engagement actif et la participation des citoyens dans les communautés, à l’échelle locale, nationale et globale.
Le prochain congrès international pour l’Europe aura lieu quant à lui en mai 2005
Infos et précisions : www.ifsw.org
Nous travaillons avec l’ANAS D’abord parce que c’est l’association historique qui est membre de la FITS depuis sa naissance en 1956. D’ailleurs la présidente de la FITS était à l’origine issue de l’ANAS. En outre c’est une structure fiable, qui dure dans le temps et qui produit un travail de réflexion de longue haleine. Et puis je vous rappelle que la FITS n’est pas une association anglophone uniquement. Le monde francophone a beaucoup fait pour le travail social, en France bien sûr mais aussi au Québec, sans oublier les pays d’Afrique.
Nous recherchons aujourd’hui des candidats pour représenter les travailleurs sociaux aux Nations Unies à Genève et au Conseil de l’Europe.
Justement, vous dites que vous travaillez plutôt avec l’ONU qu’avec l’Union européenne…
C’est tout simplement parce que l’ONU est une organisation mondiale et notre vocation est de représenter les travailleurs sociaux sur toute la planète. Nous avons des associations membres en Asie, en Amérique, sans oublier l’Australie, pays où qui accueillera notre prochain congrès international à Adélaide en Octobre 2004. Nous travaillons aussi avec l’ONU qui investit dans de nombreux programmes de développement social et de promotion des droits humains. Nous travaillons par exemple avec l’ONU sur la place des réfugiés dans le monde et les déplacements de population…
Alors justement aujourd’hui quelle est votre analyse sur l’évolution de la question sociale ?
Sachez d’abord que tous les systèmes de protection sociale sont actuellement sous pression dans la quasi totalité des pays développés. Les travailleurs sociaux sont en première ligne et il est leur est demandé de mettre en œuvre des mesures qui accompagnent cette évolution. Les professionnels sont en difficulté et cela est du aux choix et aux orientations liées à la globalisation. Nous faisons face à des évolutions qui touchent la société civile. La question est de savoir si la société civile est un village ou un marché. Ce sont les 2 modèles qui s’opposent. Les valeurs du village sont le partage des ressources, la solidarité humaine et la dimension collective. Le marché favorise l’individualisme, réduit l’homme à un consommateur de produits et de services. Enfin le marché est aussi une course au profit qui ne profite pas à tous loin de là…
Vous êtes plutôt proche des alter mondialistes à la FITS ?.
Nous critiquons une large part de la globalisation (mondialisation) pour autant tout n’est pas négatif. Ainsi l’utilisation des nouvelles technologies qui permet aux hommes de tisser de nouveaux liens est intéressante,. La globalisation est faite par les hommes. Les choix qui sont fait ne sont pas une fatalité.
A votre avis que doivent faire les travailleurs sociaux ?
Les professionnels sont face à un défi. Ils doivent être capables de communiquer leurs savoirs. Nous avons connaissance de la réalité vécue par la population mais nous ne savons pas bien transmettre son vécu notamment en direction de la classe politique, des médias et du public en général. En fait, il faut influencer sur le développement de la société en partageant ce que nous savons.
Il nous faut travailler sur les valeurs fondamentales du travail social. Ainsi par exemple prenons le travail d’un assistant social dans le 8ème arrondissement de Paris ou dans un village africain. Bien sûr les travailleurs sociaux interviendront de façons différentes selon les lieux. Ils interviennent dans des contextes très différents, mais au final ils font la même chose. Il s’agit de travailler auprès de la population et des personnes afin qu’elles puissent diriger leurs propres vies. Leur rappeler que leurs valeurs sont respectables et qu’ils sont capables de faire quelque chose de leur vie malgré des contextes parfois très difficiles.
Donc pour vous il s’agit de travailler aussi sur les valeurs…
Il faut dire que ces valeurs sont attaquées par l’individualisme montant dans la société. Cela traverse tous les pays du nord au sud. Les valeurs de la communauté sont dépréciées au point que de nombreuses personnes n’ont plus conscience de tout ce qu'elles peuvent apporter. Nous devons aider à une prise de conscience que nous partageons la planète avec les autres. Cela se décline .dans de multiples directions. Il y a le partage des ressources au plan économique bien sûr mais il y a aussi l’accès au savoir, l’accès aux besoins vitaux : se nourrir, se loger, disposer de l’eau nécessaire…
A votre avis les sociétés évoluent-elles globalement de façon positive ?
On ne peut répondre de façon simple à cette question. Si l’on compare l’état des sociétés aujourd’hui comparativement au début du siècle dernier on constate qu’il y a moins de pauvreté, elles sont globalement moins autoritaires, il existe un meilleur niveau d’éducation et de soins mais pour autant en creux l’individualisme se développe de façon très importante. Nous avons moins de liens intergénérationnels mais aussi de proximité. Le sentiment d’appartenance à la communauté "d'humains" est plus faible notamment à l’égard de ceux qui nous sont différents.
Quels sont vos principaux objectifs pour l’avenir de la FITS ?
Nous voulons travailler sur les questions fondamentales sur le noyau, l’essence même du travail social. Cela s’est d’ailleurs traduit par l’adoption en 2002 d’une définition internationale du travail social
Nous travaillons actuellement à la création de normes internationales de qualité pour l'éducation et la formation en travail social
Enfin nous avons également travaillé des documents sur l’éthique et la déontologie dont doivent nécessairement se doter toutes les organisations de travailleurs sociaux sur la planète
Vos prochains rendez-vous ?
Ce sera à Adélaide en Australie du 2 au 6 Octobre 2004. Thème de la Conférence s'intitule "Le travail social dans sa globalité : Reconstruire une société civile" en effet Dans le contexte des transformations globales qui affectent nos institutions sociales, nos économies et les technologies actuelles, c'est un thème qui vise à la fois à défier et à soutenir la profession de travailleur social, pour entraîner un engagement actif et la participation des citoyens dans les communautés, à l’échelle locale, nationale et globale.
Le prochain congrès international pour l’Europe aura lieu quant à lui en mai 2005
Infos et précisions : www.ifsw.org