« Le terme apatride désigne une personne qu’aucun État ne considère comme son ressortissant par application de sa législation », énonce simplement la Convention de 1954 relative au statut des apatrides. Si l’on s’en tient au nombre de personnes reconnues apatrides en France, le phénomène pourrait sembler marginal ou renvoyer à un autre temps où on le considérait comme une anomalie du droit international. Mais il n’en n’est rien puisqu’aujourd’hui, des millions de personnes à travers le monde sont apatrides – dont 600 000 en Europe…
Si l’on interroge la permanence de l’apatridie, on en vient vite à la conclusion qu’elle ne peut être engendrée que par les États qui privent leurs ressortissant·es de leur droit à une nationalité, pourtant consacré par les textes internationaux, par des lois et mesures de retrait ou de déchéance de nationalité, ou des obstacles administratifs dressés à dessein pour dissuader certains groupes de se voir reconnaître la nationalité de leur État de résidence, par les entraves mises à l’enregistrement des naissances notamment. Or, les apatrides sont particulièrement vulnérables à l’exploitation et à la discrimination : l’absence de documents d’identité les empêchent en effet de jouir des protections et des droits que les pays accordent normalement à leurs citoyen·nes.
Si l’on interroge la permanence de l’apatridie, on en vient vite à la conclusion qu’elle ne peut être engendrée que par les États qui privent leurs ressortissant·es de leur droit à une nationalité, pourtant consacré par les textes internationaux, par des lois et mesures de retrait ou de déchéance de nationalité, ou des obstacles administratifs dressés à dessein pour dissuader certains groupes de se voir reconnaître la nationalité de leur État de résidence, par les entraves mises à l’enregistrement des naissances notamment. Or, les apatrides sont particulièrement vulnérables à l’exploitation et à la discrimination : l’absence de documents d’identité les empêchent en effet de jouir des protections et des droits que les pays accordent normalement à leurs citoyen·nes.
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Édito Dossier : Apatridies
Véronique Baudet-Caille, Emmanuel Blanchard, Pauline Boutron, Pascaline Chappart, Cécile Dazord, Nathalie Ferré, Elisabeth Graf, Dominique Huynh Van Phuong, Lola Isidro, Noura Kaddour, Claire Lévy-Vroelant, Danièle Lochak, Antoine Math, Claire Rodier, Isabelle Saint-Saens, Julia Thibord, Annie Trassaert.
N° 128, mars 2021, 56 pages, 10 € + frais d'envoi - La figure de l’apatride, immuable et changeante | Danièle Lochak
- L’entrée de l’apatridie dans le droit international | Catherine Goussef
- L’apatridie rrom en Europe | Maylis de Verneuil
- Kurdes syriens : après l’exil, l’apatridie en Europe | Thomas McGee et Haqqi Bahram
- L’apatridie dans le Golfe : temporiser et marchander | Claire Beaugrand
- Enregistrer les naissances pour prévenir l’apatridie | Bronwen Manby
- La mer montera, des États disparaîtront… | Étienne Piguet
- Dénaturaliser au risque de l’apatridie ? Émilien Fargues
- Sans papiers, sans patrie ? Stefan Le Courant
- Pas vraiment étranger, mais presque apatride | Interview d’A. D. réalisée par Claire Lévy-Vroelant
- À Mayotte, la mise à sac des quartiers pauvres | Daniel Gros
- 1981, l’incendie de New Cross, un tournant dans l’histoire des Noirs britanniques | Mogniss H. Abdallah
- L’accès entravé des réfugiés palestiniens au statut d’apatride | Joële Nguyên Duy Tân et Danièle Lochak
Véronique Baudet-Caille, Emmanuel Blanchard, Pauline Boutron, Pascaline Chappart, Cécile Dazord, Nathalie Ferré, Elisabeth Graf, Dominique Huynh Van Phuong, Lola Isidro, Noura Kaddour, Claire Lévy-Vroelant, Danièle Lochak, Antoine Math, Claire Rodier, Isabelle Saint-Saens, Julia Thibord, Annie Trassaert.
ISSN (collection) : 0987-3260 03 / ISBN du numéro : papier 978-2-38287-106-5, ebook 978-2-38287-107-2