Association nationale des assistants de service social

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Une fille en correction




Une fille en correction

Dans le sous-sol d’une association chargée de l’enfance à Avignon, sur des étagères en acier des années 1950, se succèdent trois cents mètres de dossiers noircis par le temps. « C’est un débarras », me lance Chantal, la cheffe du service, « vous ne trouverez que du vieux papier ! ». Des fouilles surgissent 160 lettres entre Micheline – enceinte à 20 ans – et Odile, assistante sociale auprès du tribunal pour enfants.
L’histoire commence ainsi. Une grossesse hors mariage et en situation de pauvreté, c’est une vie scellée dans un foyer maternel. Tandis qu’un cercle de femmes « sages » s’occupe de Micheline, celle-ci se révolte et s’enfuit. On la recherche dans tout le Roussillon. Odile la rattrape. Micheline aime sortir au bal ? L’assistante sociale l’en dissuade et la menace. Et pourtant, elle l’aime bien, cette échevelée ! C’est « ma fille », écrira-t-elle un jour.
C’est dans l’entrelacs de cette correspondance, sur le fil des relations entre Micheline et Odile, que se tisse le récit de Jean-François Laé autour des plaintes, de la soumission et de la révolte de ces jeunes femmes si tôt assignées. Filles célibataires, indisciplinées ou frondeuses, souvent en bisbille avec leurs familles, elles sont les oubliées de notre histoire.
À travers la révolte de Micheline, Jean-François Laé poursuit inlassablement son exploration des vies « faibles », fragiles, celles d’« anormaux » qui lancent un défi à l’ordre social.
 
Préface de PHILIPPE ARTIÈRES

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La lecture d'une adhérente de l'ANAS :

Tout est parti d'une plongée dans les caves d'un organisme social de protection de l'enfance dans le cadre d'une commande institutionnelle. A force de négociations, quelques jours pour étudier ces archives sont accordés. Au détour de très nombreuses références bibliographiques, c’est une plongée dans les années 1950 qui nous fait retraverser - au travers des échanges entre la 1ère assistante de service social du tribunal pour enfants d'Avignon, Mademoiselle Odile ROUVAT, et de l'une de ses "protégées", Micheline BONNIN - le métier d'assistante sociale à cette époque, ses missions, le contenu des écrits sociaux, le contexte sociétal sous l'angle de la "maternité sociale" et de tout ce qui en découlait. 

C’est ainsi que la relation entre Odile et la jeune Micheline nous transporte et permet de se (re)questionner sur notre métier, nos pratiques, nos missions, notre rôle dans des contextes sociétaux en perpétuelle évolution. Pour ma part, c’est avec plaisir et intérêt que j'ai lu cet ouvrage où l'Histoire se mêle à l'histoire individuelle. 

Fred LATAJO

Jeudi 10 Octobre 2019




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