Membre du Haut Conseil du Travail Social depuis sa création, l’ANAS à contribué aux travaux qui ont permis l’élaboration du Livre Blanc du travail social remis récemment.
Initialement, ce Livre Blanc, devait être remis en juillet 2023.
Ainsi dès la rentrée 2022, les membres du Haut Conseil se sont retrouvés autour du Président Mathieu Klein et du Secrétaire Général Amaury Ville pour convenir du programme de travail.
La méthodologie de travail nous a été présentée en octobre 2022. 3 moyens ont été envisagés pour la production de ce Livre Blanc :
1/ Décliner des recommandations stratégiques et opérationnelles pour le décideur dans le cadre de groupes de travail,
2 / Organiser des auditions de personnalités, d’experts, d’universitaires (les auditions du Livre Blanc qui ont rassemblé des milliers de personnes),
3 / Permettre aux organisations membres du HCTS de transmettre une contribution. C’est dans ce cadre que le Conseil d’Administration de l’ANAS a transmis une contribution.
Par ailleurs, les axes définis pour le travail du Livre Blanc ont conduit à la constitution des groupes suivants :
1 / Atelier mobilisation ascendante et organisation de la contribution des comités locaux du travail social et du développement social.
2/ Atelier prospective – Investir pour prévenir et anticiper : quel service social dans 10 ans ?
3/ Atelier simplification pour que l’accompagnement redevienne le cœur de métier
4/ Atelier des métiers, des parcours professionnels et des formations (mieux reconnaître les compétences et favoriser la fluidité des parcours professionnels)
Les organisations professionnelles et syndicales se sont rapprochées afin d’établir une stratégie commune.
Le constat mitigé voire négatif autour de l’élaboration du Livre Vert nous a amené à décider de prendre la tête de groupe de travail afin que la parole, trop longtemps confisquée aux professionnels, puisse être entendue.
L’ANAS a par ailleurs fait le choix d’investir l’ensemble des groupes de travail.
Nous savions que le travail demandé sur un temps aussi court allait être intense.
Ainsi, Jacqueline GREBERT, coordinatrice de la commission formation a intégré l’atelier 4, la Section Gironde a participé aux travaux des comités locaux, Céline LEMBERT a poursuivi son travail au sein de la Commission Ethique et Déontologie du Travail Social en lien avec la commission déontologie de l’ANAS. Elle a par ailleurs co animé l’atelier 3.
Malgré une volonté forte, nous n’avons pas pu nous positionner sur l’atelier 2.
Comment ont travaillé les différents groupes ? Quels éléments avons-nous défendus ?
L’ensemble des groupes ont débuté leurs travaux à partir de la richesse des documents et rapports déjà existants, 190 préconisations ont été produites dans plus de 20 rapports depuis 2015. Le diagnostic n’est plus à faire.
Avec le soutien technique de Cyprien Avenel, qui a régulièrement apporté sa contribution aux groupes afin d’enrichir la réflexion ou apporter des informations complémentaires, les groupes se sont réunis en moyenne une dizaine de fois.
Chaque mois les groupes de travail se retrouvaient pour une journée (majoritairement en présentiel), où étaient d’abord discutés puis sélectionnés les points à travailler.
Les Comités Locaux du Travail Social et du Développement Social ont été sollicités et ont contribué à la vision territoriale en capitalisant les pratiques inspirantes.
Les différentes auditions ont par ailleurs nourri l’ensemble des réflexions.
Dans chacun des groupes des membres de l’ANAS ont tenu à réaffirmer les valeurs du service social, du travail social.
Nous avons mis l’accent sur la clarification des identités professionnelles et le besoin de réaffirmer nos connaissances, compétences et modalités d’accompagnement propre.
L’Assistant de Service Social n’est pas un agent administratif qui ouvre des droits. Il accompagne les personnes.
Mais l’Assistant de Service Social a aussi besoin de temps. De temps pour accompagner, du temps pour sa veille professionnelle, du temps pour créer des partenariats.
Ces temps doivent être pris en compte par les organisations de travail.
Au sein du groupe Formation/métier/parcours professionnel il a par ailleurs été question de limiter la création de nouvelles certifications ou métiers pour éviter les confusions entre les fonctions, les besoins de nouvelles expertises et la création de nouveaux métiers.
Il a par ailleurs beaucoup été question des étudiants. Comment les soutenir? Comment participer à leur formation ? Parce que pour l’ANAS, les stages de formation pratique auprès des pairs sont indispensables. La section Gironde a travaillé sur ce point au sein du CLTSDS.
Dans chacun des groupes il a été rappelé l’importance de développer notre travail avec les personnes accompagnées en co-construisant des pratiques répondant à des besoins territoriaux repérés ensemble.
Si la question du pouvoir d’agir a été discutée dans les groupes, il a aussi été abordé pour les professionnels.
Quels axes ont été développés dans la contribution écrite (rappel)
Répondant à la proposition du Président du HCTS de contribution au Livre Blanc, le CA de l’ANAS a transmis 13 propositions d’actions et d’aménagements insistant sur 3 axes essentiels pour la profession d’Assistante de Service Social :
1°) Développer la lisibilité des missions du travail et du service social
2°) Garantir un meilleur service aux personnes accompagnées
3°) Améliorer le champ d'initiative des assistantes sociales
Ces propositions insistent sur le positionnement professionnel des Assistantes Sociales aux côtés des personnes accompagnées. Elles s’appuient sur le fait que les professionnelles de terrain conservent vive la pleine conscience de leurs missions et responsabilités. Seule profession règlementée du travail social, soumises à des dispositions législatives fortes (secret professionnel et protection du titre) et disposant d’un Code de Déontologie auquel l’ancienneté et la permanence confère le statut d’élément de doctrine, les assistantes sociales sont davantage empêchées dans l’accomplissement de leur travail par les errances institutionnelles qu’égarées dans le sens de leur travail.
La remise du Livre Blanc, et après ?
Le 5 décembre, en présentiel ou à distance, les membres de l’ANAS ayant collaboré aux travaux ont participé à la remise du document final devant 5 membres du Gouvernement, devant la Présidente de la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale.
Malgré ces représentations et les intérêts annoncés de ces personnalités, il règne aujourd’hui un sentiment mitigé sur la capacité des politiques à reconnaître les valeurs du travail social, à connaître son organisation et à donner des moyens aux professionnels pour exercer de manière adaptée.
Les 2 représentantes de l’ANAS présentes ont participé à une réunion avec l’ensemble des représentants des professionnels de terrain présents lors de cette remise.
Nous avons collaboré à la rédaction d’un texte renvoyant les politiques à leurs responsabilités trop longtemps uniquement porté par les professionnels.
Ce Livre Blanc, est celui des professionnels de terrain. Celui du terrain. Celui qui met en avant les préconisations des professionnelles et des personnes accompagnées.
Il a marqué un travail de collaboration important entre les Assistants de service social, les personnes qu’elles accompagnent, les autres professionnels avec lesquelles elles collaborent au quotidien.
Il nous appartient aujourd’hui de le diffuser, tant pour témoigner du travail que nous avons effectué, des collaborations que nous avons eu et des préconisations fortes que nous avons contribué à élaborer.
