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Il se prénommait Malik Nurulain mais préférait qu’on l’appelle Nour. Il est mort le 14 février 2018, retrouvé noyé dans la Seine à Paris. Il avait 17 ans.
Victime de tortures, il avait fui le Pakistan à l’âge de 15 ans.
Si chacun d'entre nous avait pu le rencontrer, qu'aurait-il pu nous apprendre de ses traumatismes engendrés par le non respect des droits de l'homme et de la dignité humaine? Comment aurait-il pu faire progresser notre travail et notre société? Quelle place y aurait-il pris ?
Comment va-t-il nous aider à améliorer les prises en charge ?
Aujourd'hui, le décès de Nour vient interroger le dispositif de la protection de l'enfance. Existe-t-il une protection à deux vitesses ou ce drame vient-il illustrer l'état de santé de l'accompagnement social en protection de l'enfance?
Dans tous les cas, ce drame nous oblige à une réflexion commune.
La Commission Protection de l'Enfance
Voici également la réaction d'une consoeur que nous nous permettons de reproduire ici :
Bonjour,
Une phrase revient souvent aux oreilles: "ils attendent un drame pour réagir".
Quand elle est prononcée, elle révèle une forte probabilité, une angoisse mais l'espoir d'un renversement de la situation qui ne réalise pas la prophétie.
L'horreur est atteinte au col de Montgenèvre, sur les mers et les routes, dans la Seine, dans les couloirs de l'ASE, sans faire sourciller les pouvoirs publics.
La banalisation du mal...
Si vous ne l'avez pas déjà fait, Merci de faire tourner cette triste nouvelle mais également cet appel à rassemblement.
Victime de tortures, il avait fui le Pakistan à l’âge de 15 ans.
Si chacun d'entre nous avait pu le rencontrer, qu'aurait-il pu nous apprendre de ses traumatismes engendrés par le non respect des droits de l'homme et de la dignité humaine? Comment aurait-il pu faire progresser notre travail et notre société? Quelle place y aurait-il pris ?
Comment va-t-il nous aider à améliorer les prises en charge ?
Aujourd'hui, le décès de Nour vient interroger le dispositif de la protection de l'enfance. Existe-t-il une protection à deux vitesses ou ce drame vient-il illustrer l'état de santé de l'accompagnement social en protection de l'enfance?
Dans tous les cas, ce drame nous oblige à une réflexion commune.
La Commission Protection de l'Enfance
Voici également la réaction d'une consoeur que nous nous permettons de reproduire ici :
Bonjour,
Une phrase revient souvent aux oreilles: "ils attendent un drame pour réagir".
Quand elle est prononcée, elle révèle une forte probabilité, une angoisse mais l'espoir d'un renversement de la situation qui ne réalise pas la prophétie.
L'horreur est atteinte au col de Montgenèvre, sur les mers et les routes, dans la Seine, dans les couloirs de l'ASE, sans faire sourciller les pouvoirs publics.
La banalisation du mal...
Si vous ne l'avez pas déjà fait, Merci de faire tourner cette triste nouvelle mais également cet appel à rassemblement.
ACTION COLLECTIVE
Un mineur isolé pris en charge par l’ASE de Paris meurt faute d’un suivi adapté
Rassemblement à Paris mercredi 21 mars 2018, dès 18 heures, place de l’Hôtel de Ville
Il se prénommait Malik Nurulain mais préférait qu’on l’appelle Nour. Nour est mort le 14 février 2018, retrouvé noyé dans la Seine à Paris. Il avait 17 ans. Victime de tortures, il avait fui le Pakistan à l’âge de 15 ans.
En France depuis un an, sous la responsabilité de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de Paris, il bénéficiait depuis peu de la protection subsidiaire accordée par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Depuis cinq mois, il était pourtant logé seul à l’hôtel sans encadrement adéquat et en grande détresse psychique. Il avait déjà été pris en charge à deux reprises en hôpital psychiatrique avant que l’ASE ne décide de le mettre à l’hôtel faute de place adaptée en foyer.
Quelques mois après son placement à l’hôtel, il est sauvé d’une première tentative de suicide dans la Seine et pris en charge pour la troisième fois en hôpital psychiatrique. À sa sortie, il est à nouveau relogé à l’hôtel, seul face à ses traumatismes. Son corps inerte est repêché sept jours après sa sortie de l’hôpital.
Seule responsable légale de ce mineur non accompagné, l’ASE l’a maintenu à l’hôtel, dans un environnement manifestement inadapté pour assurer sa protection et ce malgré les risques avérés de suicide et les signalements répétés de l’entourage (amis, associations, administrateur ad hoc). En conséquence, nous dénonçons l’inaction de l’ASE de Paris qui, selon nous, relève d’une situation manifeste de non assistance à personne en danger.
Interrogée par l’entourage de Nour cinq jours après sa sortie de l’hôpital, l’ASE affirmait n’avoir aucune nouvelle de lui. Le signalement de la disparition à la Brigade des mineurs ne sera fait que douze jours après sa sortie de l’hôpital. Au moment du signalement de sa disparition par l’ASE, il était déjà mort depuis cinq jours. Sans la mobilisation d’associations et d’individus qui ont croisé le chemin de ce garçon, la mort de Nour serait probablement passée sous silence.
Le système actuel de la prise en charge de ces jeunes est totalement inadapté. Il est inadmissible qu’un mineur, qui relève de la protection de l’enfance, reste seul dans un hôtel sans l’accompagnement régulier de professionnels, alors qu’on connaît, de surcroît, sa vulnérabilité puisqu’il sort d’un séjour en hôpital psychiatrique. L’ASE a failli à son obligation de protection.
Comme de nombreux autres exilés, Nour avait risqué sa vie pour venir chercher la protection de la France. Ce n’est pas l’exil qui l’a tué, mais la défaillance du système de prise en charge des mineurs non accompagnés à Paris.
dès 18 heures, place de l’Hôtel de Ville
Organisations signataires :
Reproduction du communiqué original paru sur le site du GISTI : https://www.gisti.org/spip.php?article5880
En France depuis un an, sous la responsabilité de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de Paris, il bénéficiait depuis peu de la protection subsidiaire accordée par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Depuis cinq mois, il était pourtant logé seul à l’hôtel sans encadrement adéquat et en grande détresse psychique. Il avait déjà été pris en charge à deux reprises en hôpital psychiatrique avant que l’ASE ne décide de le mettre à l’hôtel faute de place adaptée en foyer.
Quelques mois après son placement à l’hôtel, il est sauvé d’une première tentative de suicide dans la Seine et pris en charge pour la troisième fois en hôpital psychiatrique. À sa sortie, il est à nouveau relogé à l’hôtel, seul face à ses traumatismes. Son corps inerte est repêché sept jours après sa sortie de l’hôpital.
Seule responsable légale de ce mineur non accompagné, l’ASE l’a maintenu à l’hôtel, dans un environnement manifestement inadapté pour assurer sa protection et ce malgré les risques avérés de suicide et les signalements répétés de l’entourage (amis, associations, administrateur ad hoc). En conséquence, nous dénonçons l’inaction de l’ASE de Paris qui, selon nous, relève d’une situation manifeste de non assistance à personne en danger.
Interrogée par l’entourage de Nour cinq jours après sa sortie de l’hôpital, l’ASE affirmait n’avoir aucune nouvelle de lui. Le signalement de la disparition à la Brigade des mineurs ne sera fait que douze jours après sa sortie de l’hôpital. Au moment du signalement de sa disparition par l’ASE, il était déjà mort depuis cinq jours. Sans la mobilisation d’associations et d’individus qui ont croisé le chemin de ce garçon, la mort de Nour serait probablement passée sous silence.
Le système actuel de la prise en charge de ces jeunes est totalement inadapté. Il est inadmissible qu’un mineur, qui relève de la protection de l’enfance, reste seul dans un hôtel sans l’accompagnement régulier de professionnels, alors qu’on connaît, de surcroît, sa vulnérabilité puisqu’il sort d’un séjour en hôpital psychiatrique. L’ASE a failli à son obligation de protection.
Comme de nombreux autres exilés, Nour avait risqué sa vie pour venir chercher la protection de la France. Ce n’est pas l’exil qui l’a tué, mais la défaillance du système de prise en charge des mineurs non accompagnés à Paris.
Le 15 mars 2018
À LA MÉMOIRE DE NOUR ET POUR DÉNONCER LES DÉFAILLANCES DE LA PRISE EN CHARGE DES MINEURS NON ACCOMPAGNÉS À PARIS
Rassemblement à Paris mercredi 21 mars 2018dès 18 heures, place de l’Hôtel de Ville
- Adjie (Accompagnement et défense des jeunes isolés étrangers)
- Admie (Association pour la Défense des Mineurs Isolés Étrangers)
- Asmie (Association de Solidarité avec les Mineurs Isolés Étrangers)
- Collectif de vigilance du 12ème pour les droits des étrangers
- Fasti (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou⋅te⋅s les Immigré⋅e⋅s)
- Fédération de Paris de la Ligue des Droits de l’Homme
- Gisti (Groupement d’information et de soutien des immigré⋅e⋅s)
- Hors la Rue
- La Voix de l’enfant
- Melting passes
- Mrap (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)
- Parcours d’Exil
- Resf (Réseau Éducation Sans Frontières)
- SUD Conseil départemental de Seine-Saint-Denis
- Utopia 56
Reproduction du communiqué original paru sur le site du GISTI : https://www.gisti.org/spip.php?article5880