Association nationale des assistants de service social

N°173-174 : "50 ans de service social : quelques repères"


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ÉDITORIAL

Pour comprendre certains événements présents, pour construire l'avenir, ne devons-nous pas, entre autre, tenir compte du passé ?

L'histoire marque les attitudes, les réactions, les comportements d'aujourd'hui ; sans doute en sommes-nous plus dépendants que nous le souhaiterions.

Aussi nous avons choisi, dans ce numéro de rappeler quelques éléments significatifs pour le service social, du demi-siècle écoulé.

Les législations, les politiques sont déterminantes pour l'organisation du service social, également pour ses actions, son orientation, on pourrait même se demander si les techniques, la méthodologie n'en sont pas fortement imprégnées.

La coordination, pendant de très nombreuses années a été la seule instance de régulation entre les services sociaux mais aussi entre les assistantes sociales.

Modifiée dans son fonctionnement par l'implantation des circonscriptions à partir de 1966, ces dernières ayant repris à leur compte la coordination des actions locales entre travailleurs sociaux ; enfin très ébranlée par la décentralisation que deviendra-t-elle dans l'avenir ?

Une réactualisation est nécessaire, un service de coordination reste indispensable pour éviter la main-mise, le potentat des collectivités territoriales sur le travail social pour sauvegarder les politiques, les missions de chaque service, afin d'assurer une complémentarité d'actions, nécessaire aux familles.

La réforme du service social des directions départementales d'action sanitaire et sociale en 1965 et 1966 suivant de près la réforme administrative de 1964 et préconisant la création, la mise en place "des circonscriptions" allait entraîner le service social dans un large mouvement de réorganisation et de promotion.

Le service social polyvalent était alors défini et les spécialisations s'accordaient pour complèter son action ; l'arrivée sur le terrain de nombreux autres acteurs sociaux obligeait à préciser les spécificités d'action de chacun.

Le développement de la protection sociale dans les années 1970 orientait le service social vers des actions préventives, partenariales et à large portée.

Plus tard la décentralisation, sans doute, nécessaire coïncidait avec la crise sans précédent dont nous portons toujours le poids. Elle secrétait une population à multi handicaps, sans pour autant apporter de réponse suffisante. Le service social pourrait-il faire face ou allait-il s'y perdre ?

L'apport des sciences humaines, l'introduction en France du "case-work" du service social de groupe, du travail social communautaire signaient des temps forts du service social de l'après-guerre.

Acceptées par les uns, rejetées par d'autres, transformées, assimilées, ces méthodologies ont disparu dans leur forme première mais elles sont à l'origine d'un changement dans l'approche de l'humain. Elles ont diversifié et enrichi les actions des assistants sociaux.

La formation initiale a subi et quelquefois précédé l'évolution des techniques, des politiques voire des besoins.

Les formations complémentaires et supérieures sont aussi des points forts pour le service social de ces cinquante dernières années, nous ne l'évoquons pas dans le numéro, ce sujet ayant été traité il y a quelques mois.

Le lecteur trouvera dans les articles qui suivent ces données largement développées, pour certaines par les acteurs, témoins directs de leur apparition et de leur évolution.

Nous avons repris deux articles déjà publiés mais il nous a semblé que les faits relatés, que les idées exprimées conservaient toute leur actualité.

Lucette MALLET